Résumé de l’escape

Escapade à Morlaix le vendredi 27 juin

Rendez-vous à 8h30 (le seul jour de bruine de juin !) place de la résistance pour une escapade à Morlaix, avec la visite de la manufacture des tabacs et celle du chantier du musée des Beaux-Arts.

A la manufacture des tabacs, nous avons découvert un magnifique bâtiment du XVIII^ième, construit sous Louis XV, dont l’activité n’a cessé qu’en 2004. L’ensemble des bâtiments (22 000 m²), récupéré par l’intercommunalité, est aujourd’hui destiné à une multitude d’activités culturelles (théâtre, cinéma, librairie et lecture) et éducatives (espaces dédiés aux sciences et aux technologies (le pendule de Foucault, les roches armoricaines, les étoiles et les constellations dans le ciel de Bretagne, les trains à grande vitesse).

Notre visite s’est cependant cantonnée à la découverte de l’histoire du tabac depuis le XV^ième et celle de la manufacture, avec ses chaînes  de traitement mécanisé des feuilles de tabac (datant de la première révolution industrielle avec la vapeur, puis l’électricité) et les machines destinées à la production de toutes les formes de tabac à chiquer, priser ou fumer (cigarettes et cigares).

Une visite vivante et intéressante, autant sur le plan historique qu’économique, culturel et « médical », dans un parcours très bien conçu comme sait le faire désormais la muséologie.

Après le déjeuner, nous nous sommes dirigé vers le chantier de ce qui sera le nouveau musée des Beaux-Arts de Morlaix. Il occupera la totalité d’un carré constitué d’une église et de trois bâtiments conventuels du XVII^ième. Situés au centre de la ville, ils eurent des destins divers après la Révolution Française. L’église transformée en caserne avec écuries finira par être cédée à la fin du XIXième pour y créer, avec un des trois bâtiments, le premier musée des Beaux-Arts. Quant aux deux autres bâtiments, ils avaient accueilli les archives municipales et la caserne des pompiers. Tout a été déménagé et un vaste chantier (10 ans) financé par l’Etat, la région, le département et l’intercommunalité, sous la direction d’un cabinet d’architecte suite à un appel d’offre, a pris en charge la rénovation et la transformation des bâtiments. Le sol de l’Eglise devant être creusé de 1 à 2 mètres, l’INRAP (Institut national d’archéologie préventive) est intervenu pendant plusieurs mois pour y rechercher et mettre à jours toutes les sépultures accumulées au cours des siècles. Les charpentiers et les couvreurs s’affairent aujourd’hui à mettre L’Eglise hors d’eau ; elle accueillera sur plusieurs niveaux l’administration du musée et une partie des œuvres. Les trois bâtiments du carré, reliés entre eux au premier étage constitueront un espace pour les collections permanentes (il y a quand même un très beau Monet et pas que) et les expositions transitoires. Le rez-de-chaussée d’un des bâtiments sera réservé à la médiation pour y organiser toutes sortes d’activité de découverte ou de pratique des arts graphiques.

Le médiateur du musée nous a accueilli pour nous faire découvrir la chronologie mais aussi l’imbrication des phases de conceptions, de réalisation et de logistique d’un tel chantier. Il s’agissait en effet, partant d’une enveloppe vide en terme de contenu, de la rénover et de la remanier en fonction du contenu qu’on sait devoir y mettre et des activités qu’on souhaite y développer. En parcourant un étage où plusieurs œuvres sont stockées en réserve, il n’a pas résisté au plaisir d’ouvrir quelques caisses pour y admirer un sarcophage égyptien ou une des plus belles sculptures de l’Ankou et les deux seules toiles que nous auront pu admirer au cours de cette escapade originale.

JL SERRE.